Cette revue en deux parties, repertorie les moyens de plus en plus nombreux employes par la cellule eucaryote pour proteger l'expression d'un gene des effets genomiques indesirables, effets de regulation a distance ou effets chromatiniens, au moyen d'isolateurs ou de barrieres. Les etudes les plus poussees dans ce domaine en pleine expansion, concerne les levures et la mouche drosophile (cet article), ainsi que les vertebres (article suivant). Il apparait que la cellule fonctionne avec une economie de moyens pour trouver la solution la plus appropriee a un cas donne. Ainsi a cote des elements anciennement identifies et specifiquement dedies a l'isolation, un certain nombre d'elements inattendus sont detournes de leur fonction usuelle de maniere a structurer le genome et l'action d'enhancers, ou pour interrompre la propagation d'heterochromatine. Les isolateurs recemment mis a jour, sont par exemple, des genes activement transcrits par l'ARN polymerase II comme l'ARN polymerase III, des elements isoles de leurs machineries transcriptionnelles (l'ARN polymerase II en pause normalement requise par les genes qui doivent repondre rapidement a des stimuli, ou le facteur TFIIIC sur sa boite B, normalement requis par l'ARN polymerase III pour l'assemblage du complexe d'initiation aux genes de transfert tARN), ou encore, des sequences genomiques occupees par des variantes d'histones standard, qui en etant remplacees de maniere permanente, empechent la formation de chromatine condensee.